Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé le passage en zone verte pour l’ensemble des départements de l’hexagone, pour les propriétaires et gestionnaires comptant louer des biens immobiliers cet été, le déconfinement soulève encore beaucoup de questions : comment protéger ses locataires des risques d’infection ? Quel rendement espérer pour un investissement locatif ? Quel a été l'impact de la Covid-19 sur les SCPI ?
La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 n’aura pas eu raison de l’intention des Français de partir en vacances. Malgré un impact fortement ressenti sur le secteur du tourisme, la confiance règne : d’après une enquête réalisée par le cabinet BVA, 81% des sondés sont optimistes sur le fait que leurs vacances se dérouleront sans encombre, malgré le contexte encore très aseptisé.
Pour les acteurs du secteur du tourisme, l’enjeu est de taille cette année, car seuls 8% des vacanciers envisagent de partir à l’étranger. C’est donc au niveau national que tout se joue. Pour apaiser les locataires, les gestionnaires et agences de location estivales déploient alors les grands moyens pour se conformer aux recommandations du gouvernement. À commencer par des protocoles rigoureux de nettoyage :
Ces recommandations sont celles établies par l’UNPLV (Union nationale pour la promotion de la location de vacances), qui réunit les acteurs de la location meublée touristique en France : Abritel, Airbnb, TripAdvisor, LeBonCoin, etc.
Dans l'immobilier, la levée du confinement signifie un retour à la normale pour les acteurs du secteur : réouverture des agences, des études notariales, reprise des visites, etc. Si la crise sanitaire a porté un coup sévère au marché immobilier, de nombreux experts s’accordent à dire que, une fois encore, la pierre a prouvé sa capacité de résilience en période de crise.
Côté pierre-papier (SCPI, OPCI, SICAV) et investissement locatif, l’optimisme est aussi présent, mais ces secteurs pourraient bien mettre plus de temps que prévu à se remettre de la crise, d’après une étude réalisée début avril par l'Observatoire du Moral Immobilier (OMI). Les résultats traduisent un comportement nuancé de la part des investisseurs :
Il faut reconnaître que les acteurs du secteur ont déployé les grands moyens pendant le confinement. Grâce à la numérisation des services, plusieurs sociétés de gestion ont permis d’investir dans des parts de SCPI à distance, grâce aux visites virtuelles et à la dématérialisation des documents et des processus de souscription.
En revanche, les dernières tendances en matière d’investissement immobilier locatif traduisent également de la part des investisseurs un besoin de sécurité. Sont visés en priorité les biens au rendement locatif immédiat, présentant un risque de vacance locative minimal.
Parmi les mesures annoncées par le gouvernement en début de confinement, l’une d’entre elles avait de quoi inquiéter les porteurs de parts de SCPI : le gel des loyers dans les entreprises. Pour rappel, les SCPI sont des véhicules financiers de placement collectif dans le patrimoine immobilier professionnel, comme expliqué sur Tacotax.fr. Ces sociétés de gestion perçoivent les loyers et distribuent ensuite leurs quotes-part aux investisseurs (appelés “associés”).
L’annonce de la suspension de la collecte des loyers pour les baux commerciaux avait donc de quoi inquiéter, mais c’était sans compter sur le fait que la majorité des SCPI collectent les loyers avec un trimestre d’avance. Ergo, la plupart d’entre elles n’ont pas ressenti les effets de la crise lors du premier trimestre 2020. En témoigne la collecte de ces trois premiers mois : 2,56 milliards d’euros, soit une hausse de presque 20% par rapport au premier trimestre 2019.
Par ailleurs, la mesure de suspension temporaire des loyers était surtout destinée à soutenir les petites structures (TPE, PME), plus vulnérables face à la crise. Or, ces entreprises ne représentent qu’une faible part des portefeuilles des SCPI, qui misent davantage sur les “gros” placements (bureaux, commerces, entrepôts, hôtels, EHPAD…).